Lors de son installation canonique, le Père Guicheteau a lu une lettre que vous pouvez retrouver ci-dessous ...

Frères et sœurs,

Je fais mes premiers pas parmi vous. Bien sûr, ce ne sont pas mes premiers pas comme prêtre ni comme curé. Le Père Thibault le disait au début de la célébration : j’ai été ordonné prêtre en 1991 et j’ai été curé dans plusieurs paroisses du diocèse. J’ai donc déjà parcouru du chemin. Mais maintenant, le chemin est nouveau. On peut dire que chaque paroisse est unique. Il faut que je fasse votre connaissance. J’entre dans une nouvelle histoire.

La paroisse Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé, notre paroisse, a son histoire. Elle a été marquée par divers pasteurs et par bien des générations de fidèles. Des orientations pastorales ont été prises. Des évènements marquants ont eu lieu et des sensibilités diverses se sont exprimées. Je dois me familiariser avec tout cela et apporter ma propre contribution.

« Gradatim et in veritate »

Nous rendons grâce ensemble pour le chemin parcouru jusqu’ici, notamment ces dernières années. Merci aux deux derniers curés, les Pères Nathanaël GRARD et Jocelyn FORTIN. Je ne serai probablement pas tout à fait comme eux. Il nous faudra régler ensemble notre marche pour avancer au pas que le Seigneur voudra. J’aime bien une petite formule que je me suis forgée, notamment en marchant en Lozère avec les goums : « Gradatim et in veritate » : « Pas à pas et dans la vérité ». J’aime la marche lente et progressive, où l’on prend le temps de savourer les paysages et où l’on tient compte de ses limites. Le fait de marcher au rythme que l’humanité nous impose fait partie de la vérité. Il nous faudra ensemble nous laisser guider par le Seigneur, chemin, vie et vérité.

"La paroisse est comme la fontaine du village"

Pour moi, la paroisse est d’abord le rendez-vous des chrétiens dans leur diversité, qui se ressourcent chaque dimanche à l’Eucharistie. C’est un peu comme la fontaine du village où, autrefois, on venait régulièrement faire le plein d’eau. C’était essentiel, un passage obligé. On s’y rassemblait et on échangeait des nouvelles. Souvent cela devenait un moment de fête. Les paroissiens se réunissent lors de la messe dominicale pour faire le plein de communion avec le Christ. Le rendez-vous est festif. Nous avons besoin de cette rencontre régulière avec Jésus ressuscité et de ce rassemblement entre nous pour manifester que nous sommes le corps du Christ, et pour nous encourager sur le chemin joyeux mais aussi ardu à la suite du Christ. C’est notre rendez-vous hebdomadaire dont nous prenons soin.

Pour moi, la paroisse est aussi le lieu de divers services : service de la catéchèse pour les enfants, les jeunes, les adultes catéchumènes et recommençants, service de la préparation aux sacrements, service de la liturgie, service de la solidarité auprès des malades, des familles en deuil et des personnes éprouvées. Nous soignons ces services ; c’est notre devoir. C’est aussi une grâce ! Dès maintenant, je remercie les paroissiens qui s’y impliquent. Sans doute y-a-t-il des besoins de serviteurs pour l’année qui vient. J’invite les personnes qui seront appelées, à ouvrir grand leur cœur et à répondre selon leurs possibilités. Surtout, je rends grâce pour le témoignage que nous apportons ensemble d’une Église servante, vivante, à l’écoute des attentes, et rayonnante du message de foi, d’espérance et d’amour des évangiles.

Enfin pour moi, la paroisse est ouverte au monde. Les chrétiens ne vivent pas en vase clos. Ils sont envoyés pour porter autour d’eux la Bonne Nouvelle du Christ Jésus, mort et ressuscité pour le salut du monde. Chaque chrétien est une porte ouverte sur le monde, à travers sa vie scolaire pour le jeune et son travail pour l’adulte, à travers ses engagements politiques et sociaux, à travers sa vie de quartier, ses fréquentations, ses amitiés. D’une part l’Église reçoit la vie du monde, avec ses joies, ses épreuves et ses défis. Elle s’émerveille pour ce qui est beau et déplore ce qui blesse, ce qui est mauvais. Et d’autre part, elle apporte l’éclairage et les ressources de l’Évangile. Elle témoigne d’un amour plus fort que toutes les limites et défections humaines. Pour bien évangéliser, il nous faut tisser des liens authentiques de fraternité avec notre entourage, regarder le monde avec les yeux plein de bonté et de vérité de Dieu, oser témoigner.

Chers paroissiens, que le Seigneur nous renouvelle dans la joie de le célébrer, de le servir et de servir notre humanité. 

Fondettes, dimanche 3 septembre 2023