On peut chercher partout dans la Bible, il n’y a nulle part de mention de l’orgue. Et pour cause, même si l’origine de cet instrument remonte à la plus haute antiquité, ce n’est qu’à partir de la fin de la Renaissance qu’il prendra sa place dans les églises pour les offices. De ce fait, cet instrument sera considéré comme l’instrument roi au service de la liturgie. Il est donc tout à fait normal et louable de trouver de grands, ou parfois de plus petits, orgues dans les églises.

Un instrument au service de la liturgie

C’est donc dans ce but, de doter l’église Saint-Symphorien de Fondettes d’un orgue, qu’un groupe de paroissiens se monte en association « Association Orgue Notre Dame de Fondettes (ONDF) » il y a six ans, afin de construire un orgue et d’en assurer l’utilisation à des fins liturgiques, culturelles et avec le souci de permettre également de former des organistes.

Un orgue de 17 jeux

Le choix s’est porté sur un instrument baroque allemand permettant de déployer les perspectives cultuelles, culturelles et pédagogiques que s’est fixée l’association ONDF. C’est le facteur d’Orgue THOMAS, implanté à Stavelot en Belgique, qui a réalisé l’instrument. Il est constitué de 17 jeux répartis sur les deux claviers manuels et le pédalier et a été installé sur une tribune métallique, très discrète, dans la troisième travée de l’église, par la Manufacture « Orgues de Facto ». 

L'éveil de l'orgue

Mgr Vincent JORDY est venu, quant à lui, vendredi 20 mai 2022, bénir et éveiller l’orgue au cours d’une célébration liturgique. Dans un dialogue prévu par le rituel, l’orgue répond aux invitations de l’archevêque qui le sollicite « Eveille toi orgue, instrument sacré, entonne la louange de Dieu notre Créateur et notre Père… célèbre Jésus notre Seigneur, mort et ressuscité pour nous… chante l'Esprit Saint qui anime nos vies du souffle de Dieu… élève nos chants et nos supplications vers Marie la mère de Jésus… fais entrer l'assemblée des fidèles dans l'action de grâce du Christ… »

Les premières notes de cet orgue ont raisonné sous les voutes de l’église de toute la variété et de la chaleur de la musique sacrée. Ce ne sont plus que les cors, trompettes, ou autre cithares et flutes qui acclament le Seigneur, mais c’est toute la cour céleste qui s’unit à la liturgie terrestre de la paroisse Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé par le biais des divers jeux de cet orgue.

Une même voix, plusieurs timbres

Cet instrument imposant est constitué de nombreux tuyaux, tous différents les uns par rapport aux autres. Ils ont tous à donner une note, une teinte, une chaleur à la mélodie selon ce pour quoi ils sont faits, et cela à l’unisson. C’est pourtant le même air, ce "vent", ce "souffle" qui fait s’exprimer chaque flute de cet orgue. Une même voix mais à plusieurs timbres, voilà ce qu’est et ce que doit être le Peuple de Dieu. Un même souffle, celui de l’Esprit Saint, à l’image du vent qui donnera sa voix à l’orgue de notre église de Fondettes, nous fera vivre aussi selon nos charismes propres ce que Dieu veut pour son Eglise.

Du plus petit jusqu’au plus grand, du plus jeune au plus sage, nous membres du Corps du Christ, sachons « rendre grâce au Seigneur sur la cithare, jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. » (Ps 31, 2), et « Acclamez le Seigneur, sonnez, chantez, jouez… sur la cithare, sur la cithare et tous les instruments » (Ps 97, 4-5) pour la Gloire du Très Haut !

Père Jocelyn Fortin, curé de la paroisse bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé