Sainte Joséphine Bakhita Esclave soudanaise puis Sœur Canossienne
Joséphine (Giuseppina) Bakhita naît au Soudan en 1869, dans une famille nombreuse : elle eut 4 sœurs et 3 frères.
Alors qu'elle n'avait que 9 ans, elle fut enlevée par des négriers : vendue à plusieurs reprises sur les marchés africains, elle connut les atrocités d'un esclavage qui laissa dans son corps les signes profonds de la cruauté humaine : on a dénombré jusqu' à 144 cicatrices des sévices subis.
En 1883, Joséphine fut acquise par le consul d'Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Dès lors sa vie commença à changer radicalement : elle trouva en lui quelqu'un de bon, qui l'a pris en affection au point de l'emmener avec lui en Italie. Quelques temps après elle fut confiée à une famille amie du consul qui prit grand soin d'elle.
Baptisée le 9 janvier 1890, elle fit part de son désir de se donner totalement au Seigneur : « Si vous saviez quelle grande joie c'est de connaître Dieu » aimait-elle répéter.
Le 8 décembre 1896, Bakhita (qui signifie « Heureuse ») fit ses premiers vœux chez les Sœurs Canossiennes. Ce jour-là elle rédigea cette prière :
« O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous et à grands cris Ta Bonté, combien d'âmes je pourrai Te conquérir ! Tout d' abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous les pauvres noirs de l'Afrique... Fais, ô Jésus, qu'eux aussi Te connaissent et T'aiment ».
En 1902 Sr. Bakhita rejoint la communauté que la congrégation a ouverte à Schio, une petite ville de province de Vicenza. Elle y reste, presque sans interruption, jusqu'en 1947, année de sa mort, en faisant avec grande générosité les travaux les plus ordinaires : cuisine, buanderie, réception
Sœur Joséphine vécut 51 ans de vie religieuse, se laissant conduire par l'obéissance dans son travail humble et caché mais riche d'authentique Charité et de prière. Toutes ses consœurs remarqueront sa patience, sa joie et son intelligence.

Pendant la guerre 1940-45 la ville de Schio est la cible de plusieurs bombardements. Aux Sœurs qui l'invitent à se réfugier dans le souterrain de la maison, elle dit : « Non, je n'ai pas peur, je suis dans les mains de Dieu. Il m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? »
Elle assure d'ailleurs qu'aucune bombe ne tombera sur l'école des religieuses ou sur les maisons de Schio. En effet, la ville n'est pas touchée.
Elle accepte avec une joyeuse sérénité la maladie qui rend sa respiration difficile et sa marche pénible. A une religieuse qui l'assiste, elle confie : « Je m'en vais lentement, lentement, pas à pas vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son assistante. Je dois porter les valises. L'une contient mes dettes, l'autre, plus lourde, les mérites infinis de Jésus. Que ferai-je devant le tribunal de Dieu ? Je couvrirai mes dettes avec les mérites de Jésus et je dirai au Père Éternel : maintenant juge ce que tu vois… Au ciel j'irai avec Jésus et j'obtiendrai beaucoup de grâces. Je viendrai te visiter dans tes rêves si le Patron me le permet. Au paradis j'aurai du pouvoir et j'obtiendrai pour tous beaucoup de grâces… »
La « Mère Noire - Madre Moretta (en italien) » - ainsi l'appelaient affectueusement les gens qui la connaissaient - s'éteint le 8 février 1947.
Le procès pour la cause de canonisation commença douze ans après sa mort, et le 1er décembre 1978, l'Église publia le décret sur l'héroïcité de ses vertus.
Giuseppina Bakhita a été béatifiée le 17 mai 1992 et canonisée, par le même Pape, le Bx Jean Paul II (Karol Józef Wojtyla, 1978-2005), le 1er octobre 2000.
Voici une Prière à Sainte Joséphine Bakhita
(1869-1947), première Sainte du soudan, est un témoin éminent de
l'amour de Dieu et un signe lumineux de l'actualité des Béatitudes.
Vendue comme esclave à l'âge de 9 ans, elle voit grandir en elle
l'espérance. Le surnom de Bakhita, que lui donnèrent ses ravisseurs et
qui signifie « heureuse », elle le porte à sa plénitude lorsque,
libérée, elle reçoit le baptême et devient religieuse. Sa vie est un
exemple de bonté héroïque et de pardon évangélique.
Prière à Sainte Joséphine Bakhita :
« O Dieu, Père de miséricorde, qui nous as donné Sainte Joséphine
Bakhita cette sœur universelle, modèle évangélique de foi simple et de
charité, donne à nous aussi la volonté de grandir et d’aimer selon
l’Evangile. Exauce-nous les Prières de toutes les personnes qui
invoquent son intercession. Donne-nous la grâce d’un cœur miséricordieux
comme le sien, cœur capable de pardonner même à ceux qui nous ont fait
du mal, cœur capable de vaincre le mal avec la puissante force du
bien. »
Sainte Joséphine Bakhita, Priez pour nous !
« O Dieu notre Père, Liberté pour les opprimés et Consolateur des
pauvres qui appelle les hommes et les femmes de chaque Nation à goûter
la béatitude de la Liberté et de la Foi, allume en Tes fils le désir de
la Sainteté dont Tu as comblé Sainte Joséphine Bakhita, Vierge, pour
que, fidèles à Tes Commandements, nous Te servions avec la même pureté
de coeur. Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen. »
Prière de Sainte Joséphine Bakhita :
Sainte Joséphine Bakhita a écrit cette prière le jour de sa Profession Religieuse, le 8 décembre 1896.
« Ô Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et
prêcher à tous à grands cris ta bonté : Oh, combien d'âmes je pourrais
te conquérir ! Tout d'abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur
encore esclave... tous, tous les pauvres Noirs de l'Afrique, fais, Ô
Jésus, qu'eux aussi te connaissent et t'aiment ! Amen »
Sainte Joséphine Bakhita (1869-1947)
Quelques paroles de Sainte Joséphine Bakhita :
A propos de ses bourreaux : « Si je rencontrais ces négriers qui
m'ont enlevée et ceux-là qui m'ont torturée, je m'agenouillerais pour
leur baiser les mains, car si cela ne fût pas arrivé je ne serais pas
maintenant chrétienne et religieuse »
A propos de sa foi : « La Sainte Vierge m'a protégée, même quand je
ne la connaissais pas. Même au fond du découragement et de la
tristesse, quand j'étais esclave, je n'ai jamais désespéré, parce que je
sentais en moi une force mystérieuse qui me soutenait. Je n'en suis pas
morte, parce que le Bon Dieu m'avait destinée à des « choses meilleures
». Et je connus finalement ce Dieu que je sentais dans mon cœur depuis
que j'étais petite, sans savoir qui c'était » .
Pendant sa maladie : « Je m'en vais lentement, lentement, pas à pas
vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son
assistante. Je dois porter les valises. L'une contient mes dettes,
l'autre, plus lourde, les mérites infinis de Jésus. Que ferai-je devant
le tribunal de Dieu ? Je couvrirai mes dettes avec les mérites de Jésus
et je dirai au Père Éternel : maintenant juge ce que tu vois. Au ciel
j'irai avec Jésus et j'obtiendrai beaucoup de grâces. Je viendrai te
visiter dans tes rêves si le « Patron » me le permet. Au paradis j'aurai
du pouvoir et j'obtiendrai pour tous beaucoup de grâces »
Au moment de sa mort : « Lorsqu'une personne aime beaucoup une
autre, elle désire ardemment l'approcher, donc pourquoi craindre
tellement la mort ? La mort nous emmène à Dieu ».
Jean Paul II a dit de Sainte Joséphine Bakhita :
« La vie de Joséphine Bakhita inspire la détermination ferme de
travailler de manière efficace pour libérer les personnes de
l’oppression et de la violence »
Sainte Joséphine Bakhita a fait l’expérience de la cruauté et de la
brutalité avec lesquelles l’homme peut traiter ses semblables. Enlevée
et vendue comme esclave quand elle était encore enfant, elle a connu
beaucoup trop la souffrance et ce que c’est que d’être réduit à l’état
de victime, des maux qui affligent toujours d’innombrables hommes et
femmes dans sa patrie, dans toute l’Afrique et dans le monde. Sa vie
inspire la ferme détermination de travailler de manière efficace pour
libérer les personnes de l’oppression et de la violence, en assurant que
leur dignité soit respectée dans le plein exercice de leurs droits.
Benoît XVI a dit de Sainte Joséphine Bakhita :
Sainte Joséphine Bakhita connut un « Maître » totalement différent -
dans le dialecte vénitien, qu'elle avait alors appris, elle appelait
Paron (« Patron ») le Dieu vivant, le Dieu de Jésus Christ. À présent,
elle entendait dire qu'il existait un Paron au-dessus de tous les
maîtres, le Seigneur des seigneurs, et que ce Seigneur était bon, la
bonté en personne. Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle
aussi, qu'il l'avait créée, elle aussi - plus encore, qu'il l'aimait.
Elle aussi était aimée, et précisément par le Paron suprême, face auquel
tous les autres maîtres ne sont, eux-mêmes, que de misérables
serviteurs. Elle était connue et aimée, et elle était attendue. Plus
encore, ce Maître avait lui-même personnellement dû affronter le destin
d'être battu et maintenant il l'attendait « à la droite de Dieu le Père
». Désormais, elle avait une « espérance » - non seulement la petite
espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande
espérance : « Je suis définitivement aimée et, quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue par cet amour. Et ainsi ma vie est bonne. »
Par la connaissance de cette espérance, elle était « rachetée », elle
ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre. Elle
comprenait ce que Paul entendait lorsqu'il rappelait aux Éphésiens
qu'avant ils étaient sans espérance et sans Dieu dans le monde - sans
espérance parce que sans Dieu. L'espérance, qui était née pour elle et
qui l'avait « rachetée », elle ne pouvait pas la garder pour elle; cette
espérance devait rejoindre beaucoup de personnes, elle devait rejoindre
tout le monde.
« Dieu notre Père, tu as conduit Sainte Joséphine Bakhita
de l'abaissement de l'esclavage à l'honneur d'être ta fille et de
devenir l'épouse du Christ. Accorde-nous, à son exemple, de suivre d'un
amour fidèle le Seigneur Jésus crucifié et de répandre la miséricorde
avec une inlassable charité. Par Jésus Christ, ton Fils, notre
Seigneur. »
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