Paroisse Sainte Joséphine Bakhita

Diocèse de Tours

Accueil > Actualités > Livres > Minorités d’Orient, les oubliés de l’histoire
Minorités d’Orient, les oubliés de l’histoire
Par VDA**********AIL le 30/10/2020 00:32:03:00, cet article a été lu 8797 fois.
Chaque année, le Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient récompense un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens d’Orient. Pour cette édition, Tigrane Yégavian, a reçu la mention spéciale 2020 pour Minorités d’Orient, les oubliés de l’histoire. Un livre qui invite les chrétiens d’Orient à être acteur de leur destin. Rencontre.

Vendredi 23 octobre, vous avez reçu la mention spéciale du Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient de la part de Monseigneur Michel Aupetit, Archevêque de Paris et de madame Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française. Comment avez-vous vécu ce moment ?

J’étais profondément ému de recevoir ce prix. Le message d’Espérance que j’ai souhaité livrer – sur l’avenir des chrétiens orientaux – a bien été compris des membres du jury.  Dans ce livre, j’ai apporté une autre lecture. Une vision moins victimaire et larmoyante, et aussi quelques pistes de réflexion, notamment sur le rôle des diasporas arméniennes, coptes, assyro-chaldéennes ou yézidies… Au contraire, je pense qu’il faut présenter les chrétiens orientaux – non pas comme des minorités chrétiennes persécutées – mais comme une question globale qui appréhende à la fois les enjeux de la défense des Droits de l’homme et la défense de la dignité humaine.

Pourquoi s’intéresser à cette thématique des minorités d’Orient ?

C’est intrinsèque à mon ADN ! Depuis ma tendre enfance, je vais chaque année en Syrie, et au Liban. Je suis fils d’Arménien de Syrie. Mon histoire personnelle a rejoint l’actualité géopolitique. Les bouleversements au Moyen-Orient, et la guerre en Syrie m’ont fait prendre conscience qu’il fallait témoigner, décrire, et analyser le sujet pour qu’il ne soit pas traité que sous l’angle de la disparition programmée. Depuis dix ans, je travaille sur cette thématique des minorités. À partir de la documentation que j’avais, j’ai voulu réaliser une note de synthèse grand public, et donner des outils pour le grand public mais aussi les décideurs.

À la fin de votre introduction, vous écrivez que « le déclin des chrétiens d’Orient n’est pas irréversible ». En quoi est-il important que ces minorités restent vivre au Proche et Moyen-Orient et qu’elles soient considérées comme des citoyens à part entière ?

Leur présence est la garantie d’une diversité, d’un vivre-ensemble et d’un espace de rencontres, qui est hélas en train de disparaitre. Elles participent à la mosaïque du Moyen-Orient. Grâce à leurs réseaux éducatifs, elles permettent de véhiculer les valeurs de la francophonie, le partage, et la mixité sociale et confessionnelle. Si les chrétiens disparaissent du Moyen-Orient, les répercussions dans tout le pourtour méditerranéen seront dramatiques. Nous devons garantir leurs avenirs parce qu’elles sont un élément essentiel pour la démocratisation de la région. Nous devons les aider pour qu’elles continuent leurs missions, qu’elles témoignent du Christ, mais aussi qu’elles construisent un tissu social dans un contexte difficile qui permettent que le vivre-ensemble perdure.